mardi, mars 19, 2024

Casamance : l’État et le MFDC invités à garantir la reprise du déminage humanitaire

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La Plateforme des femmes pour la paix en Casamance (PFPC) a invité samedi, à Ziguinchor (sud), le gouvernement sénégalais et les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) à garantir la reprise du déminage humanitaire pour le bien-être et la sécurité des populations locales.

 »Pour le bien-être et la sécurité des populations, nous demandons solennellement que les deux parties en conflit garantissent la reprise du déminage humanitaire », a déclaré sa présidente Ndèye Marie Thiam, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la paix par cette association regroupant des femmes de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda.

Des autorités administratives, religieuses et coutumières de la région et la conseillère spéciale pour la Casamance de l’ambassade des États-Unis à Dakar, Sue Ford Patrick, ont pris part à la manifestation, organisée en partenariat avec le Programme gouvernance et paix de l’USAID.

 »Nous déplorons l’arrêt du déminage en Casamance qui fait suite à la prise d’otages des 12 démineurs au mois de mai dernier », a déclaré la présidente de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance (PFPC).

Jérôme Diédhiou, l’un des lieutenants du chef rebelle César Atoute Badiate, a réitéré, en juillet dernier à Kassolol, en Guinée-Bissau, l’interdiction faite aux démineurs de dépasser une ligne rouge fixée par les rebelles, affirmant que « le déminage de la Casamance est tributaire du retour de la paix ».

M. Diédhiou, surnommé Ban Ki-moon, s’exprimait lors de la cérémonie de remise de neuf otages à l’ONG bissau-guinéenne +Mom Ku Mom+ (Main dans la main, en créole bissau-guinéen).

« Ils ont dit que tant qu’il n’y a pas de paix, il n’y aura pas de déminage. Donc, la majeure partie de mes collègues sont des pères, nous allons être dans la galère », a déclaré Souley Doucouré, un ex-otage et chef d’équipe à Mechem, l’opérateur sud-africain pour le compte duquel travaillaient les démineurs.

« Vous avez eu à échanger avec César Atoute. Il n’est pas contre le déminage. Il a posé des conditions et ce sont ces conditions qu’il faut négocier pour arriver à un accord permettant justement la poursuite de ce déminage humanitaire », a expliqué aux démineurs Robert Sagna.

Le président du Comité de réflexion pour la paix en Casamance a fait savoir que des discussions ont été engagées sur cette question avec César Atoute Badiate, l’un des chefs d’Atika, l’aile combattante du MFDC.

Selon lui, « des projets d’accord ont été formulés pour que le déminage humanitaire puisse être poursuivi en Casamance. »

 »De notre point de vue, le déminage humanitaire ne peut pas être subordonné à un accord de paix, car les mines n’attendent pas une signature pour cesser de faire des victimes », a martelé Ndèye Marie Thiam.

Des femmes et des militantes de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance PFPC) avaient organisé en mai dernier une marche silencieuse à travers certaines artères de Ziguinchor pour exiger la libération des 12 démineurs.

« Il faut que tous se convainquent que les mines sont une arme redoutable à bannir dans ce conflit. Leur usage est moralement et humainement insoutenable, injustifiable », a déclaré la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance.

Selon cette structure, « la seule +ligne rouge+ à ne pas franchir, c’est la pose des mines ainsi que toute tentative d’enfreindre le déminage de la Casamance ».

ASB/BK/APS

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